Guerre en Ukraine : La justice se prononce pour l’expulsion d’une famille ukrainienne… quatre jours
  • il y a 2 ans
Lui est originaire d’une région séparatiste prorusse. Anton et son épouse, tous deux sourds, ont fui l’Ukraine pour Toulouse en 2015. Ils ont appris que la justice confirmait leur expulsion vers leur pays d’origine le 28 février, quatre jours après le début des bombardements.  Le calendrier est cruel pour la machine judiciaire. Comme l’a révélé le Canard Enchaîné ce mercredi, une famille ukrainienne réfugiée à Toulouse depuis 2015 a appris le 28 février, soit quatre jours après que Vladimir Poutine a déclenché les hostilités, qu’elle allait être expulsée vers son pays d’origine. La décision, dont 20 Minutes a pu prendre connaissance et qui paraît pour le moins déconnectée de la réalité à l’heure où des millions d’Ukrainiens fuient leur pays, a été rendue par la cour administrative d’appel de Bordeaux. Cette dernière a infirmé, à la demande de la préfecture de Haute-Garonne, une décision du tribunal administratif de Toulouse qui avait annulé l’expulsion d’Anton* en octobre 2021. Alors certes, l’audience sur cette affaire a eu lieu le 24 janvier, un mois pile avant la guerre. Et les magistrats ont probablement pris leur décision dans la foulée. « Mais ils arrivent quand même à écrire le 28 février qu’un Ukrainien peut rentrer sans risque dans son pays », souligne avec amertume Julien Brel, l’avocat de la famille. Et même s’il n’y a aucun risque qu’un hypothétique avion du retour soit affrété, l’avocat vient, en plus d’une demande exceptionnelle de séjour faite à la préfecture à la mi-février, d’adresser une requête à « titre humanitaire ». « Au bout d’un moment, il faut juste permettre à ces personnes d’avoir des droits », insiste Julien Brel.Couple « mixte » Car le cauchemar d’Anton et de son épouse, tous les deux sourds, a démarré bien avant l’arrivée des chars russes. Le père de famille de 36 ans est originaire de Lougansk, capitale d’une des deux régions séparatistes prorusses, dont Vladimir Poutine a reconnu l’indépendance le 21 février. La guerre y sévit depuis 2014. Son épouse est originaire de Vinnytsia, à 250 km au sud-ouest de Kiev. Au premier temps de son mariage, le couple « mixte » a vécu chez Anton. « Mais, c’est devenu dangereux pour eux, car ils n’entendaient pas les sirènes d’alerte », explique Julien Brel. Ils ont déménagé à Vinnytisa, où la belle famille d’Anton ne l’a pas vraiment accueilli à bras ouverts. « Ils le considéraient comme un traître à la patrie, sans compter les contrôles musclés des policiers ukrainiens », poursuit l’avocat. Notre dossier sur la guerre en Ukraine Voilà comment le couple a atterri en France, sans papiers. Anton et sa femme ont eu deux enfants à Toulouse, dont l’aîné de 6 ans souffre d’une lourde maladie rénale congénitale. Dans l’arrêt rendu le 28 février, la cour administrative d’appel de Bo
Recommandée