Guerre en Ukraine : pourquoi Macron tente toujours de jouer les médiateurs entre...

  • il y a 2 ans
Guerre en Ukraine : pourquoi Macron tente toujours de jouer les médiateurs entre Poutine...
« La diplomatie, c’est l’art de gérer les séparations, même dans les périodes les plus dures de guerre. » La définition, ainsi posée par le spécialiste des relations internationales Bertrand Badie, a trouvé une tragique illustration jeudi 25 février au premier jour de l’attaque militaire lancée par la Russie contre l’Ukraine. Où l’on a vu Emmanuel Macron raconter lui-même comment il avait décroché son téléphone pour demander, en vain, à Vladimir Poutine « l’arrêt dans les meilleurs délais des combats et surtout lui proposer de discuter » avec Volodymyr Zelensky. Et ce, a-t-il spécifié, « à la demande » du président ukrainien, qui ne parvenait pas « à joindre » le maître du Kremlin.Une posture de médiateur, toujours infructueuse. « Ça n’a pas produit d’effet, vous le voyez bien pour le moment, puisque le président russe a choisi la guerre », a reconnu le président de la République face à la presse, à Bruxelles. Si Zelensky est réputé pour son « sang-froid », souligne un ministre, Poutine l’est pour être « un manipulateur ». « Il sait souffler le chaud et le froid et ce qui caractérise son jeu, avant tout autre chose, c’est de créer de l’incertitude pour déstabiliser ses adversaires », souligne Bertrand Badie, qui vient de publier « Les Puissances mondialisées - Repenser la sécurité internationale » (ed. Odile Jacob).Alors, pourquoi et avec quel espoir poursuivre le dialogue, Macron dénonçant lui-même « la duplicité » du maître du Kremlin ? « La diplomatie est une fonction qui ne peut, ni ne doit, jamais s’éteindre. Ce qu’il peut obtenir, c’est trois choses : d’abord, récolter des informations ; deuxièmement, tenter d’établir des passerelles ; enfin, faire passer des messages, qui peuvent être autant incitatifs que dissuasif », poursuit Bertrand Badie.Le chef de l’État continue d’ailleurs de faire sienne la « responsabilité », « tout en condamnant, tout en sanctionnant », « de laisser ce chemin ouvert pour que le jour où les conditions pourront être remplies, nous puissions obtenir une cessation des hostilités ». « Tout essayer », répètent en boucle ses proches.Une infime lueur assombrie au deuxième jour de l’invasion russe. Faisant fi des sanctions occidentales, Poutine appelait l’armée ukrainienne à prendre le pouvoir, se déchaînant contre l’administration du président Zelensky, tandis que les premières unités russes entraient dans Kiev, qui comptait vendredi ses premiers morts.

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