Des camionneurs anti-restrictions sanitaires assiègent Ottawa dans un virage politique
  • il y a 2 ans
Opposants aux restrictions sanitaires contre le Covid-19 et militants d’extrême droite, réunis dans un « convoi de la liberté », bloquent toujours la capitale fédérale.

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Dans le centre-ville d’Ottawa, le 7 février 2022. PATRICK DOYLE / REUTERS

De paisible capitale fédérale du Canada, Ottawa s’est transformée en quelques jours en épicentre mondial de la contestation, pour tous les opposants aux mesures sanitaires prises par les gouvernements de la planète face à la pandémie de Covid-19. Après avoir convergé vers le centre-ville, le 29 janvier, le « convoi de la liberté », nom que s’est donné le mouvement des camionneurs canadiens opposés à l’obligation vaccinale désormais imposée pour traverser la frontière canado-américaine, tenait toujours, mardi 8 février, la capitale en état de siège. Onze longues journées durant lesquelles de 350 à 500 camions ont entièrement paralysé le cœur névralgique de la ville. Du jamais-vu au Canada.

Sur fond sonore assourdissant de leurs klaxons, des chauffeurs scandent sans relâche le même slogan, « Liberté ! », pour clamer leur opposition aux restrictions sanitaires. Mais leurs banderoles et pancartes apposées sur leurs monstres multicolores et rutilants explicitent plus nettement leur dessein politique : « Canada = dictature communiste », « Make Canada great again » ou encore « Trudeau démission », avec l’effigie du premier ministre grimé de la moustache d’Hitler.

Des slogans repris avec enthousiasme par quelques milliers de manifestants venus apporter leur soutien, et qui ont chaudement applaudi, samedi, au passage de deux cavaliers paradant au milieu des camions munis de la bannière « Trump 2024, Save America ».

Le soir même, lors d’un rassemblement public à Conroe, au Texas, l’ex-président américain Donald Trump a d’ailleurs tenu à redire toute son admiration aux camionneurs canadiens « qui font plus pour défendre la liberté américaine que nos propres dirigeants », a-t-il lancé, qualifiant au passage Justin Trudeau de « fou d’extrême gauche ».

Réserves de carburant

Stationnés sur près de deux kilomètres, le long de la rue Wellington, le centre politique et économique du pays, avec les édifices abritant la Chambre des communes, les bureaux du premier ministre mais aussi la Banque du Canada, les camionneurs sont également disséminés sur plusieurs points névralgiques de la ville rendant toute circulation impossible. Avec des baraques en bois construites ces derniers jours dans les parcs pour y entreposer des réserves de carburant et proposer du ravitaillement alimentaire, les « truckers » ont démontré leur détermination à tenir le pavé.

Devant le Parlement candien, à Ottawa, le 6 février 2022. PATRICK DOYLE / REUTERS

Face au mécontentement grandissant de la population locale – un recours collectif a été lancé pour
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