Mahamat-Saleh Haroun : "Les préjugés et les clichés finissent par construire la réalité"

  • il y a 2 ans
Mahamat-Saleh Haroun sort coup sur coup un film et un livre qui, dans des styles très différents, parlent du Tchad d’aujourd’hui. Dans "Lingui, les liens sacrés", présenté au Festival de Cannes 2021, le cinéaste s’attaque avec réalisme au sujet de l’avortement et du poids social de la religion. Dans "Les Culs-reptiles", l’auteur brosse un portrait satirique de la société tchadienne en adoptant un ton baroque.

Depuis plus de dix ans, Mahamat-Saleh Haroun raconte son pays, marqué par une violence continue depuis l’indépendance, sans jamais verser dans le misérabilisme. Après avoir raconté l’exil et le trauma de la guerre civile, il s’attache à raconter des problématiques contemporaines qui renvoient à la construction d’un État moderne mais défaillant, peu protecteur et qui ne s’est pas débarrassé d’un style colonial. Mais il n’adopte pas un pessimisme fataliste. Bien au contraire, ses deux dernières oeuvres sont traversées par une forte lumière : solidarité et volonté individuelle n’ont jamais quitté ses compatriotes.

À quoi servent le cinéma et la littérature dans un pays fissuré par la guerre et la violence ?

Mahamat-Saleh Haroun était l'invité des Matins de France Culture le 13 janvier 2022.