Pandora Papers et évasion fiscale | Désintox | ARTE
  • il y a 3 ans
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Après les Panama Papers, voici les Pandora Papers. Durant des mois, 600 journalistes de 150 médias ont épluché 12 millions de documents issus de cabinets spécialisés dans la création de sociétés offshores. Sont notamment épinglés, au terme de cette enquête gigantesque, 130 milliardaires et 35 dirigeants politiques, dont le premier ministre tchèque ou encore Tony Blair. Mais la révélation de cette valse de millions offshores a un peu fait perdre les pédales à certains médias et responsables politiques.

Ainsi, évoquant un « séisme mondial », l'Insoumission, média de la France insoumise, mentionne « 11 300 milliards volés par 35 chefs d'État et 130 milliardaires ». Même indignation et mêmes chiffres pour Nathalie Arthaud de Lutte Ouvrière, assurant sur Twitter : « 130 milliardaires pour 11 300 milliards de dollars ». Cela fait beaucoup de zéros mais cela repose aussi sur beaucoup de confusion.

Ce montant astronomique de 11 300 milliards de dollars, ou 10 000 milliards d'euros, est bien cité par les médias ayant participé à cette enquête du Consortium international des journalistes d’investigation. Mais il s’agit, comme c’est précisé sur le site du consortium, d’une estimation faite par l'OCDE en 2020, des avoirs détenus dans des places offshores dans le monde. Soit plus de 84 millions de comptes en banque. Il ne s'agit donc pas de l'évasion fiscale des seuls 130 milliardaires et 35 chefs d'État épinglés dans les Pandora Papers, contrairement à ce que certains ont compris.

Ajoutons aussi qu'il est un peu trompeur de parler, comme le fait l'Insoumission, de 11 300 milliards de dollars « volés ». Le fait qu'un tel montant soit placé sur des comptes offshores implique bien que cet argent échappe largement à l'impôt dans le pays d'origine. Mais cela ne signifie évidemment pas que le manque à gagner pour les autorités équivaut à cette somme.
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