"Respect aux livreurs !": les coursiers se mobilisent contre les discriminations
  • il y a 3 ans
"Respect aux livreurs !" : une centaine de coursiers se sont rassemblés contre les discriminations vendredi après-midi à Paris, à l'appel du collectif des livreurs parisiens autonomes de plateformes (Clap). Camara, livreur chez Uber Eats nous a livré son témoignage.

"Stop insultes, agressions, racisme, mépris, dévalorisation": plusieurs dizaines de livreurs se sont réunis place de la République, munis de leurs sacs glacières de différentes marques de plateformes.
"On est là parce qu'on ne nous respecte pas assez, notamment les clients", dénonce Camara, coursier, se disant victime d'incivilités de la part de clients et de restaurateurs.

"Ca suffit sale noir", "sale mec faible monte ma commande, tu es payé pour ça": de nombreux livreurs, souvent sans-papiers, présents au rassemblement, ont témoigné avoir subi des actes de racisme ou d'incivilités.
"Des clients et des restaurateurs nous prennent pour des sous-hommes. Au XXIe siècle, on ne peut pas traiter comme ça un être humain alors qu'il rend service", s'indigne Ernest, coursier Uber, au micro.

Le dimanche 30 mai, un livreur noir a été roué de coups et a reçu des injures racistes alors qu'il attendait une commande devant un restaurant à Cergy-Pontoise dans le Val-d'Oise.
Son agresseur présumé sera jugé le 8 juillet en correctionnelle pour "violences volontaires ayant entraîné une incapacité totale de travail supérieure à huit jours, à raison de l'appartenance à une ethnie, nation, race ou religion".

"Une agression, c'est un acte isolé. Trois en dix jours ça devient une norme qu'il faut combattre. La plateforme se désolidarise du racisme des clients mais elle organise la dévalorisation des travailleurs", dénonce Jérôme Pimot, porte-parole du Clap, après deux autres agressions rapportées à Laval et Paris.
Les livreurs demandent notamment plus de respect de la part des clients et des restaurateurs, même si "beaucoup pensent que les manifestations pacifiques, ça ne sert à rien et qu'il faut bloquer les restaurants" fautifs, rapporte un coursier à vélo.

La société Uber Eats vient d'annoncer la mise en place d'un "bouton anti-discrimination" dans l'application Uber Eats, comme cela est déjà le cas sur l'application Uber (VTC), a précisé l'entreprise.
Une initiative bien insuffisante selon de nombreux coursiers qui pensent que la reconnaissance de leur métier avec une véritable protection sociale serait la mesure la plus efficace pour combattre les discriminations dont ils sont victimes.

La CGT a de son côté annoncé vendredi dans un communiqué la création d'un syndicat des "entreprises de livraisons des deux roues de Paris" samedi 26 juin.

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