Bonaparte, racisme et oubli | 10/05/2021 | Désintox | ARTE
  • il y a 3 ans
Retrouvez Désintox du lundi au jeudi, dans l'émission 28 minutes, à 20h sur Arte.
Sur Facebook : https://www.facebook.com/28minutes/
Sur YouTube : https://www.youtube.com/user/28minutesARTE
Sur instagram : https://www.instagram.com/artedesintox/
Sur Twitter : https://twitter.com/ArteDesintox
Sur le site d'Arte : https://www.arte.tv/fr/videos/RC-014077/28-minutes/RC-016371/desintox/

À l’occasion du bicentenaire de la mort de Napoléon Bonaparte ressurgissent les vieux fantômes de l’histoire française, qui charrient, sur fond de débats passionnés et complexes, leur lot d’oublis ou de petits arrangements avec la réalité.

Ainsi, réagissant à la question de l’esclavage, Arthur Chevallié, commissaire d’une exposition consacrée à l’Empereur, a affirmé sur France Inter qu’on ne pouvait pas qualifier le régime napoléonien d’État raciste, car celui-ci n’était “pas lié à la couleur de la peau” : « Sous le Ier Empire, tous les esclaves étaient noirs puisqu’ils habitaient dans les colonies, mais ils n’étaient pas esclaves parce qu’ils étaient noirs pour la bonne et simple raison qu’en France métropolitaine, les noirs étaient libres. » Une façon un peu trop rapide d'exonérer de tout racisme la politique de Bonaparte.

Tout le monde le sait : Napoléon a rétabli l’esclavage, qui avait été aboli quelques années plus tôt, dans les années 1790. Mais ce faisant, Bonaparte « ne fait pas que rétablir l’esclavage, note la Fondation pour la mémoire de l’esclavage. Il discrimine toutes les personnes noires ou métisses.»

D’abord, il leur interdit l’entrée du territoire français continental, via un arrêté consulaire évoquant explicitement la couleur de peau des personnes visées. Les soldats et officiers noirs sont interdits de séjour en région parisienne ; et surtout les mariages mixtes sont prohibés. À noter que dans les colonies, les “libres de couleur”, c’est à dire les personnes noires ou métisses et non esclaves, ne sont pas concernées par une partie des dispositions du Code civil, et deviennent, pour leur part, des citoyens de seconde zone. Ce qui fait, donc, un certain nombre de mesures basées sur la couleur de la peau.
Recommandée