Barakeden, les petites bonnes de Bamako
  • il y a 3 ans
Adeline Gonin, réalisatrice de « Barakeden, les petites bonnes de Bamako », présente son documentaire. Tourné au Mali, il raconte la vie de très jeunes filles qui quittent leurs villages pour gagner la grande ville où elles seront employées comme « aides ménagères », corvéables à merci. En quête d’un peu d’argent et d’une autre vie, elles deviennent souvent les souffre-douleur des familles aisées qui les emploient. Si le film décrit avec acuité la pénibilité de leurs tâches quotidiennes et les humiliations dont elles sont victimes, il montre aussi l’émancipation de ces « petites bonnes », qui se regroupent au sein d’associations afin d’obtenir de meilleures conditions de travail et de faire valoir collectivement leur droit à une décente.
Avant une grande tournée au Mali, où il sera accompagné par les protagonistes elles-mêmes, le film est diffusé le jeudi 28 janvier à 19h à La Bibliothèque Couronnes (Paris20e) dans le cadre du festival Bobines Sociales.
Barakeden signifie « petites bonnes » en bambara, la langue nationale du Mali. Dans la bouche des citadins, ce mot sonne comme une insulte. A douze ou treize ans, de très nombreuses filles quittent leur village pour se mettre au service de familles de la capitale. Elles travaillent souvent plus de 15h par jour pour un salaire de misère (autour de 7 000 FCFA soit moins de 8 € par mois). Mauvais traitements, salaires non payés, viols, elles sont à la merci des employeurs et des citadins en général.
Depuis quelques années, un véritable marché du travail des mineures s’est développé. Même dans les familles pauvres de la capitale, il est aujourd’hui banal d’avoir plusieurs filles employées aux tâches domestiques. Cela décharge les épouses et leur permet parfois d’occuper un emploi. La pauvreté des campagnes, la fuite des mariages forcés, l’ambition d’une ascension sociale ou tout simplement le goût de l’aventure mettent ces filles sur les routes.

Réalisation : Eugénie Barbezat et Franck Cartelet
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