Hôpital Edouard Herriot, à Lyon : Regardez cet Islandais âgé de 48 ans qui a subi pour la première fois une greffe des épaules et des bras après avoir été amputé il y a 20 ans
  • il y a 3 ans
Felix Grétarsson a passé 15 heures dans le bloc opératoire et pour cette double greffe, il a fallu prélever les membres, préparer les os, les vaisseaux sanguins, les nerfs, les tendons et la peau. Quatre équipes médicales dont 12 chirurgiens ont été mobilisés. Neuf jours plus tard, aucune complication n’est observée. La rééducation durera 2 à 3 ans, et pourrait lui redonner une autonomie au niveau des épaules, et des coudes.

"Les mains ne changent pas la vie, mais nos patients nous l'ont dit, elles redonnent la vie", confie Aram Gazarian, l'un des médecins de Felix. Il prévient tout de suite que cette greffe ne lui permettra pas de retrouver sa vie d'avant. "On ne peut pas promettre ce qu'on ne peut pas tenir. La seule chose qu'on peut dire, c'est qu'on a de bonnes raisons d'espérer qu'il obtienne une flexion active du coude à gauche. Le reste, on n'est pas sûr."

Pour comprendre cette prouesse mondiale, il faut revenir sur le parcours de Félix Gretarsson dont la vie a basculé il y a vingt-deux ans. Électricien de profession, l'homme a été électrocuté sur une ligne à haute tension. Cet accident oblige les médecins à l'amputer des deux bras jusqu'à l'articulation de l'épaule. Le jeune père de famille souffre également de multiples fractures et reste trois mois dans le coma. Un coup dur pour l'Islandais qui n'aura qu'une seule idée en tête : retrouver ses deux membres. Rapidement, il se renseigne et potasse les ouvrages sur les greffes de mains.

En 2007, il quitte son pays natal pour s'installer à Lyon où officient les meilleurs spécialistes de la greffe. Une fois sur place, Felix Gretarsson tente de convaincre les spécialistes de lui rendre ses bras, une opération encore jamais effectuée dans le monde. "Quand il est venu nous voir, on l'a regardé comme un extraterrestre. Il nous a finalement convaincu de l'utilité de le faire. Il a trouvé les arguments, il souhaitait retrouver son image corporelle", se souvient le professeur Lionel Badel, chef de service urologie et chirurgie de la transplantation hôpital Edouard-Herriot.
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