Aurélie Binot : « Il y a des animaux plus suspects que d’autres »
- il y a 4 ans
Aurélie Binot, anthropologue agronome, était l'invitée de l'événement Futurapolis Santé à Montpellier, le 9 octobre 2020, l'occasion pour la chercheuse de participer à un débat sur les modes de transmission des maladies, notamment par l'intermédiaire des animaux.
https://www.lepoint.fr/sciences-nature/futurapolis-sante-ce-que-vous-avez-appris-sur-l-epidemie-15-10-2020-2396637_1924.php
Maladies : quels sont les animaux suspects ?
Il y a des animaux plus suspects que d’autres, c’est-à-dire qu’il y a des animaux pour lesquels on a pu observer qu’ils étaient réservoirs de pathogènes, et que ces pathogènes pouvaient passer à l’homme ou passer en tout cas par d’autres intermédiaires, comme le cochon justement. En fait, ce qui est suspect, c’est pas tellement les animaux. Ce n’est pas la chauve-souris qui amène Ebola, c’est la déforestation. Il faut replacer ça dans un contexte plus global.
Comment anticiper l’émergence des maladies ?
Il y a des systèmes de surveillance sanitaire qui s’appuient sur une collaboration accrue entre les vétérinaires localement, des éleveurs, des services de santé humaine, pour arriver ensemble à détecter le plus précocement possible de nouvelles émergences, de nouveaux cas, et pouvoir réagir le plus vite possible. Et c’est finalement ça qu’il faut réellement renforcer pour être capable de prévoir ce qui n’a pas encore émergé et de surveiller ce qu’on ne sait même pas qu’il faut surveiller.
Doit-on interdire certaines pratiques ?
La santé, c’est une construction sociale, la santé, c’est une notion complexe, ce n’est pas que l’absence de maladies. La santé est un état général de bien-être, social, physique, biologique, environnemental, donc, si le fait de consommer certains produits qui viennent de chauve-souris – et que ça n’impacte pas non plus trop cette population de chauve-souris –, si ça permet de véhiculer, d’apporter du bien-être et finalement de générer des réponses par rapport à des problèmes, des problèmes de santé qui ont du sens localement, dans un contexte social donné, pourquoi pas.
https://www.lepoint.fr/sciences-nature/futurapolis-sante-ce-que-vous-avez-appris-sur-l-epidemie-15-10-2020-2396637_1924.php
Maladies : quels sont les animaux suspects ?
Il y a des animaux plus suspects que d’autres, c’est-à-dire qu’il y a des animaux pour lesquels on a pu observer qu’ils étaient réservoirs de pathogènes, et que ces pathogènes pouvaient passer à l’homme ou passer en tout cas par d’autres intermédiaires, comme le cochon justement. En fait, ce qui est suspect, c’est pas tellement les animaux. Ce n’est pas la chauve-souris qui amène Ebola, c’est la déforestation. Il faut replacer ça dans un contexte plus global.
Comment anticiper l’émergence des maladies ?
Il y a des systèmes de surveillance sanitaire qui s’appuient sur une collaboration accrue entre les vétérinaires localement, des éleveurs, des services de santé humaine, pour arriver ensemble à détecter le plus précocement possible de nouvelles émergences, de nouveaux cas, et pouvoir réagir le plus vite possible. Et c’est finalement ça qu’il faut réellement renforcer pour être capable de prévoir ce qui n’a pas encore émergé et de surveiller ce qu’on ne sait même pas qu’il faut surveiller.
Doit-on interdire certaines pratiques ?
La santé, c’est une construction sociale, la santé, c’est une notion complexe, ce n’est pas que l’absence de maladies. La santé est un état général de bien-être, social, physique, biologique, environnemental, donc, si le fait de consommer certains produits qui viennent de chauve-souris – et que ça n’impacte pas non plus trop cette population de chauve-souris –, si ça permet de véhiculer, d’apporter du bien-être et finalement de générer des réponses par rapport à des problèmes, des problèmes de santé qui ont du sens localement, dans un contexte social donné, pourquoi pas.