L'assaut de l'Hyper Cacher raconté par les hommes de la BRI
  • il y a 4 ans
Il est un peu plus de 17 heures le 9 janvier 2015 devant l’Hyper Cacher de la porte de Vincennes à Paris. "Les gars, ça va donner l’assaut", lance une voix dans un talkie-walkie. "Visières, les gars, visières". D’ici quelques minutes, le terroriste Amedy Coulibaly sera tué par la BRI (Brigade de recherche et d'intervention) et le Raid (Recherche, assistance, intervention, dissuasion) après être entré dans le supermarché quatre heures plus tôt. Les forces de l’ordre libéreront 27 otages et déploreront quatre morts.

"Ca va péter les gars", dit un homme à ses collègues de la BRI, dans un document sonore inédit que franceinfo s'est procuré. Quelques secondes plus tard, on entend l’explosion d’une grenade assourdissante puis des tirs nourris. "Il en a pris 24", lance un policier. "Ouais, il est mort", renchérit un autre. "Il y a un collègue blessé !", hurle l’un des membres de la BRI qui réclame des secours. Au même moment, les otages sortent du magasin en criant face aux policiers lourdement équipés. "Derrière le camion, allez ! Allez !" La tension finit par retomber.

"Jusqu'au moment où Coulibaly a été neutralisé, on avait la préoccupation que ça saute", confie à franceinfo Christophe Molmy, patron de la BRI, présent ce jour-là, alors que s'ouvre mercredi 2 septembre 2020 le procès des attentats de janvier 2015. Armé de Kalachnikov, le terroriste avait aussi suffisamment d’explosifs avec lui "pour raser la supérette et ce qu’il y avait autour sur 30 ou 40 mètres", raconte Christophe Molmy. Amedy Coulibaly a d’ailleurs tiré sur le sac d’explosifs au moment de l’assaut, en vain.

L'enregistrement que franceinfo révèle aujourd'hui témoigne de l'extrême tension qui a accompagné la prise d'otages de l'Hyper Cacher, y compris pour des policiers aussi aguerris que ceux de la BRI et du Raid. Des heures très longues qui marquent aussi la fin de trois jours d’attentats en France.
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