Coronavirus : la Corse aux avant-postes de l'épidémie
  • il y a 4 ans
Le hashtag « State in casa » (restez chez vous, en langue corse) inonde les réseaux sociaux depuis quelques jours dans l'île. Malgré cette obligation absolue depuis l'allocation du président de la République, lundi 16 mars, en pratique, les choses s'avèrent légèrement plus complexes. Défilés de joggeurs, promenades en bord de mer, va-et-vient de piétons dans les rues, un kayakiste repéré dans la baie d'Ajaccio… En Corse, le confinement rime trop souvent avec vacances aux yeux des autorités. Jeudi, le préfet a été contraint de prendre un arrêté interdisant l'accès aux plages. La police a même dû rappeler les consignes en circulant avec un haut-parleur dans les rues d'Ajaccio (Corse-du-Sud). À Ajaccio (138 cas), une chaîne de transmission a été identifiée à l’intérieur de l’hôpital de la Miséricorde, où plusieurs soignants, revenus d’une réunion évangélique à Mulhouse (Haut-Rhin), fin février, ont été atteints. Région plus isolée par son insularité, la Corse peut prétendre plus difficilement au soutien matériel des départements voisins. Et avec seulement une cinquantaine de lits en réanimation pour cette île de 330 000 habitants, la situation pourrait vite se compliquer. Pour éviter de nouveaux cas « d'importation » du Covid-19 et se conformer aux directives du gouvernement, l'île s'est quasiment coupée du monde. Depuis le 18 mars, le trafic aérien et maritime est réduit au strict minimum. Avec 164 cas positifs au Covid-19 et 8 décès au 19 mars, la Corse, dernière région en date à avoir été atteinte, est aujourd'hui le territoire métropolitain le plus durement éprouvé par la crise, en proportion de sa population.
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