Covid 19 Projet de recherche sur le suivi de cohorte des patients infectés - France Mentré, chercheuse, biostatisticienne à l'Inserm, coordinatrice
  • il y a 4 ans
Le suivi de la cohorte de tous les patients infectés : l’un des 20 projets lauréats. J’ai été lauréate d’un projet qui concerne ce qu’on a appelé French Covid-19, donc une cohorte nationale pour tous les patients infectés par Covid-19. L’idée est d’avoir un enregistrement des évolutions cliniques (gravité, sévérité, fièvre, pneumonie), radiologiques et biologiques, sur tous les patients sur le territoire national, d’avoir des prélèvements spécifiques pour travailler sur la réponse immunitaire des anticorps monoclonaux, éventuellement pour en faire des médicaments et aussi travailler avec le Vaccine Research Institute sur la possibilité de développer des vaccins. Pour comprendre l’évolution de la maladie. Maintenant qu’il y a énormément de patients, on va aussi travailler à étudier les facteurs de risque, de gravité. Est-ce que, dans l’évolution précoce des premiers jours, on peut anticiper les patients qui vont s’aggraver secondairement ou pas ? C’est un travail de recueil de données dans tous les centres nationaux en France – et on a ouvert pour le moment [11/03/2020] 56 centres en France, 56 hôpitaux avec qui on travaille – et dans un deuxième temps, d’analyse en temps réel des données. Le ministère de la Recherche nous a aidés à dégager du personnel pour pouvoir analyser non seulement les patients, les soigner, mais aussi avoir des équipes pour faire cette recherche plus fondamentale très importante, parce que si on trouve les anticorps monoclonaux qui soignent les patients, on pourrait effectivement révolutionner leur traitement. C’est humainement passionnant. J’ai réussi à mobiliser une cellule de crise dans mon laboratoire de recherche : on s'est réunis 48 heures, à préparer, écrire le projet, les aspects réglementaires, éthiques, ouvrir les centres. Ce que j’essaie de produire, c’est effectivement des indicateurs pour aider la DGS à la prise en charge de ces malades, d’une part, mais l'autre aspect très important de la cohorte, ce sont toutes ces mesures biologiques qui vont être centralisées dans différents centres – à Pasteur, etc. – pour comprendre les physiopathologies et les réponses immunitaires. Si les personnes guérissent du virus, c’est qu’effectivement le corps se défend, et on ne sait pas très bien comment se met en place l’immunité, la réponse, les anticorps, innés, acquis, etc. On a les tubes, des prélèvements répétés tous les deux jours, jusqu’à la phase de convalescence et puis, un, trois et six mois après. On va reconvoquer les patients guéris trois et six mois après pour bien comprendre comment cette réponse immunitaire s’est mise en place. Cela permet de vraiment comprendre cette maladie. On ne comprend pas pourquoi ce virus s’accroche aux parois des poumons. Qu’est-ce qui se passe ? Comment va-t-on pouvoir mettre en place des traitements ? Quelle est l’évolution ? la rapidité ? on trouve chez les patients, leur génétique, des covariables : on pourra essayer de comprendre ceux pour lesquels l’évolution est gravissime, où
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