Coronavirus et calculs prématurés | 17/03/2020 | Désintox | ARTE

  • il y a 4 ans
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La semaine dernière, Angela Merkel a suscité l'émoi en annonçant que « 60 à 70% de la population allemande allait être infectée par le coronavirus». Cette estimation, qui a été reprise par le ministre de l'éducation Jean-Michel Blanquer ce week-end, a immédiatement suscité des calculs alarmistes sur les réseaux sociaux. Alors que les médias relaient l'idée que le taux de mortalité du covid-19 se situe entre 1 et 3%, des internautes ont calculé qu'en appliquant ce pourcentage à 60 ou 70% de la population française, on arriverait à un bilan compris entre 500 000 et plus d'un million de morts.
Mais si la gravité de l'épidémie ne fait plus guère de doute, il faut se garder des calculs hâtifs. Angela Merkel a repris un chiffre émanant du directeur de l’institut de virologie de l’hôpital berlinois de la Charité, Christian Drosten, qui a apporté quelques précisions.

Le chercheur estime d'abord que les taux de mortalité qui sont évoqués actuellement sont bien plus élevés que la réalité. Car une grande partie des malades souffrent en fait de symptômes bénins, voire ne connaissent pas de symptômes, et ne sont donc pas diagnostiqués positifs. Si on les incluait dans les cas positifs, la mortalité chuterait largement. Christian Drosten s'attend ainsi à une mortalité comprise entre 0,3 et 0,7%.

En prenant 0,5, on arriverait pour l'Allemagne à 280 000 morts, disait-il. Mais ce chiffre, qui n'a rien de certain, n'a guère de sens sans la composante temporelle, insiste-t-il. Car la contagion de 50 à 70% d'une population qu'il évoque, si elle devait être atteinte, pourrait prendre des années, insiste-t-il. D'autres épidémiologistes contactés par Désintox jugent d'ailleurs très prématuré de faire de telles projections, étant donné ces inconnues.

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