L'interminable calvaire des Français emprisonnés en Iran
  • il y a 4 ans
Près de neuf mois après leur arrestation, Fariba Adelkhah et Roland Marchal sont toujours détenus dans la prison d'Evin de Téhéran. Alors que leur procès devant la 15e chambre du tribunal révolutionnaire de la capitale iranienne s'ouvre ce mardi 3 mars, l'état de santé des deux chercheurs du Centre de recherches internationales (Ceri) de Sciences Po ne cesse de se dégrader. « Fariba Adelkhah souffre terriblement des reins, elle a du sang dans ses urines et a perdu 14 kilos, ce qui fait qu'elle n'en pèse plus que 40 », confie son collègue et ami Jean-François Bayart. Anthropologue de renom et spécialiste du chiisme, Fariba Adelkhah, directrice de recherche âgée de 60 ans, a été arrêtée le 5 juin dernier à son domicile de Téhéran, le même jour que son collègue et ami Roland Marchal, appréhendé, quant à lui, à l'aéroport. Poursuivie pour « propagande contre le système » et « collusion en vue d'attenter à la sûreté nationale », elle est détenue dans la branche commune des femmes de la prison d'Evin, où elle ne bénéficie pas de visites consulaires, l'Iran ne reconnaissant pas la double nationalité. Considérée par Téhéran comme une citoyenne de la République islamique, elle se serait vu confisquer récemment sa carte téléphonique lui permettant de contacter sa famille depuis la prison. Spécialiste de la Corne de l'Afrique, Roland Marchal, 64 ans, est quant à lui incarcéré à l'isolement dans la branche 2A de la prison, contrôlée par les Gardiens de la révolution, l'armée idéologique de la République islamique. Ne bénéficiant plus de visites consulaires depuis la fin du mois de janvier, le chercheur français, uniquement poursuivi pour « collusion en vue d'attenter à la sûreté nationale », souffre d'arthrose, mais semblerait disposer d'un traitement médical.
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