Expulsion de jihadistes: «La Turquie n'est plus un partenaire fiable !» estime Pierre-Henri Dumont (LR)
  • il y a 4 ans
La Turquie vient d’annoncer qu’elle expulserait bientôt onze jihadistes français, principalement des femmes. « C’est plutôt une mauvaise chose », selon notre invité, membre de la commission des Affaires étrangères à l’Assemblée nationale. Il ajoute : « Je faisais partie de ceux qui expliquaient que les jihadistes français devaient être jugés là où ils avaient commis leurs crimes, lorsque c’était possible (…) Nous devons être pragmatiques, les mettre tout de suite à l’isolement, éviter qu’elles puissent radicaliser d’autres personnes et les juger pour leur crime. »

Cela veut-il dire que la Turquie n’est plus un partenaire fiable dans la région ? «Manifestement. On ne peut plus lui faire confiance à 100% comme auparavant. Elle a commis une faute morale en attaquant les forces kurdes en Syrie. » Doit-on poser la question de son appartenance à l’Otan ? « Je pense qu’il y a un vrai sujet », déclare notre invité.

En France, Christophe Castaner reçoit Xavier Bertrand et Bruno Retailleau qui vont lui réclamer l’interdiction des listes communautaires en vue des élections municipales. Mais est-ce faisable, en pratique ? « On voit bien des tentatives de sécession dans quelques endroits de la République. La honteuse manifestation du 10 novembre contre l’islamophobie le montre bien, avec des phrases choquantes dans l’appel, comme d’expliquer qu’il y a des lois françaises liberticides. Il est donc nécessaire de mettre un terme à ces tentatives de sécession, et si ça doit passer par une loi lors des municipales pour qu’aucun élu ne puisse porter des idées d’islam radical, c’est tant mieux. »

Les Républicains doivent choisir, dans les prochains jours, leur tête de liste pour conquérir Marseille. Sa première tâche sera-t-elle de prendre ses distances avec Jean-Claude Gaudin, dont la gestion est critiquée ? « En politique, on n’a pas besoin de tuer le père à chaque fois , modère notre invité. Des personnes qui ont travaillé à ses côtés ne doivent pas se sentir obligées, pour se légitimer, de taper sur leur prédécesseur », ajoute-t-il.

Partie prenante de la jeune garde que vient de nommer Christian Jacob pour relancer le parti, notre invité se défend d’avoir oeuvré à la démission de Laurent Wauquier, quelques mois après avoir co-signé une tribune contre le « Wauquier bashing ». Mais comment ramener les jeunes vers la droite ? Pierre-Henri Dumont reconnaît qu’aujourd’hui, « LR n’attire plus les jeunes ». Et se souvient « d’avoir connu les jeunes UMP, lorsqu’ils étaient 25 000, 30 000. Alors qu’aujourd’hui, les jeunes LR sont dix fois moins ». Pour y pallier, il propose une nouvelle équipe autonome pour créer une grande université de rentrée, renouant avec la caravane d’été. « On va donc commencer par un travail méticuleux de nomination de référents départementaux et régionaux, organiser les débats et préparer les municipales pour former la génération de demain », conclut-il.