Chopin : Concerto pour piano et orchestre n°2 (Nelson Freire)

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Nelson Freire joue le 2e concerto pour piano de Frédéric Chopin avec l'Orchestre philharmonique de Radio France dirigé par Mikko Franck. Concert enregistré le 26 avril 2019 à la Philharmonie de Paris.

Le Deuxième Concerto pour piano et orchestre fut écrit par Chopin pendant l’hiver 1829-1830, soit six mois avant le Premier Concerto, lequel porte le numéro un pour la simple raison qu’il fut publié le premier. Œuvres d’un compositeur de vingt ans, ces deux partitions appartiennent à la période polonaise de Chopin, qui quittera son pays natal en novembre 1830 pour Vienne, puis Munich, Stuttgart et Paris.

Ce sont aussi des œuvres qui se souviennent de Kalkbrenner, de Hummel, voire de Weber quoique Ravel n’ait pas hésité à proclamer : « Dans cette musique, les traits sont inspirés. » Chopin ne prétend pas, dans son Concerto en fa mineur, pas plus d’ailleurs que dans le Concerto en mi mineur, créer de forme nouvelle. Il reprend la structure habituelle en trois mouvements, accordant une place prépondérante au cantabile du piano. L’orchestre seul attaque le premier mouvement, mais l’arrivée du soliste marque sans ambiguïté où va la préférence du compositeur, où iront également la plupart de ses idées, l’orchestre se contentant alors de servir d’écrin à la beauté jaillissante de la partie soliste. Invention et virtuosité vont ici de pair. Le mouvement lent fera l’admiration de Liszt autant que de Schumann.

Page d’une effusion d’autant plus poignante qu’elle semble contenue, c’est un exquis chant d’amour, une confession d’une délicatesse qui n’a rien de mièvre et dont bien des Nocturnes, plus tard, retrouveront l’atmosphère. Le finale, quant à lui, utilise des rythmes et des motifs populaires polonais et couronne l’œuvre dans une souveraine jubilation. Comme l’écrit de manière imagée C. Ruege à propos des concertos de Chopin, « le charme de ces partitions naît de la rencontre de deux mondes : celui des salons parisiens où, enveloppées de la lueur des bougies, se tiennent des femmes aux séduisants décolletés exhalant des parfums enivrants, opposé au monde des rudes danses populaires, des senteurs de foin coupé et de la peau saine de jeunes paysans ».

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