Dominique Schelcher (Système U): «Au-delà du prix, les clients se préoccupent de plus en plus de la qualité»
  • il y a 5 ans
Les commerces ont souffert de la crise des Gilets jaunes, notamment à cause de l’occupation des ronds-points et parkings. Mais qu’en est-il pour les magasins U ? «Clairement, chez Système U, nous en avons souffert, affirme notre invité. Entre 30 et 40 millions d’euros de manque à gagner de chiffre d’affaires fin 2018. Et toujours du manque à gagner aujourd’hui. Certains de nos magasins n’ont pas pu retrouver leur chiffre d’affaires d’avant la crise. Pendant la crise, les gens ont pris de nouvelles habitudes». 

Le pouvoir d’achat était l’une des problématiques centrales de cette crise. Est-ce que la pression sur les prix est toujours aussi forte : «Elle est toujours aussi forte, confirme Dominique Schelcher, mais la loi Egalim change un peu la donne (…) Le but c’est de desserrer un peu les prix au profit du revenu pour le monde agricole. Côté client, l’impact de la loi est quasiment neutre car un certains nombres de produits augmentent mais nous, distributeurs, en tenant compte du pouvoir d’achat des gens nous faisons des efforts». 

Il ajoute : «Le prix reste au cœur des préoccupations mais d’autres motivations ont pris une ampleur grandissante comme la qualité. Aujourd’hui 2/3 des clients font un rapport clair entre le contenu de leur assiette et leur santé. Cette préoccupation monte en puissance. Aujourd’hui, pour le distributeur qui ne prend pas cela en compte, c’est compliqué».

Et quel bilan tirer des négociations autour de la loi Egalim ? «Les négociations n’ont pas été exactement les mêmes que d’habitude, explique notre invité, car tout le monde a pris en compte l’impact de la loi. Par exemple, quand nous avions la certitude que la hausse demandée par l’industriel allait rejaillir directement sur le revenu de la ferme, nous avons signé. Quand ce n’était pas forcément clair, les discussions étaient plus longues». 

Est-ce que ‘l’effet Ricard’, campagne lancée par Leclerc en disant que le Ricard fortement augmenté à cause de la loi Egalim, a eu un impact ? «On a fait peur, juge Dominique Schelcher. On pensait qu’il y aurait un choc au 1er février, ce n’a pas été le cas. Il y a eu beaucoup de communication de faite et les gens se sont préparés. Certains prix ont augmenté mais d’autres ont baissé, c’était neutre».