Le rideau tombera-t-il définitivement sur le Théâtre de Beyrouth ? - OLJ
  • il y a 5 ans
Avant d'être une scène, le théâtre de Beyrouth à Ain el Mreisseh était un cinéma, le cinéma Hilton. Avant d'être un cinéma, il était un garage.
C'est en 1965 que Saïd Sinno, mécène et propriétaire de la parcelle, inaugure le « Théâtre de Beyrouth ».
Un théâtre qui porte le nom d'une ville, mais qui reste privé. C'est ce caractère privé qui menace sa survie depuis ses débuts et qui contribue à son histoire mouvementée, de fermetures en réouvertures, au gré des aléas immobiliers.
Malgré cette épée de Damoclès, la scène du théâtre de Beyrouth est devenue un laboratoire pour la scène artistique et culturelle libanaise, un lieu d'expérimentations et d'avant-garde. Plusieurs associations l'ont dirigé, de Founoun à Shams ; le Libanais comme langue parlée y a fait son entrée dans le théâtre ; des festivals, souvent critiques, parfois révolutionnaires, y ont été créés ; le Hakawati, forme traditionnelle de conte, y a été transposé sur scène; le théâtre contemporain libanais y est né.
Rouvert en 2009 par Issam Abou Khaled, il fait partie des cinq théâtres qui fonctionnent aujourd'hui dans la ville, avec Babel, Monnot, Madina, et Tournesol. Mais Saïd Sinno, qui le prêtait gratuitement depuis deux ans, a perdu son combat en justice qui l'opposait à d'autres membres de sa famille. Résultat : la vente de la parcelle et du théâtre doit avoir lieu.
Même si personne ne connait les intentions des nouveaux propriétaires, la société civile, culturelle et artistique se mobilise pour la survie du théâtre et exige qu'il soit classé patrimoine culturel.
Survol de l'histoire du théâtre.
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