Étape 71 : Lugo – As Seixas / Camino Del Norte – Primitivo – Compostelle – 24 octobre 2017.
  • il y a 5 ans
Le chemin de Saint-Jacques-de-Compostelle par la voie de Tours et le Camino Del Norte depuis Paris, Tour Saint-Jacques.
71ème étape de Lugo à As Seixas, et 9ème étape du Primitivo le 24 octobre 2017 départ à 09h30 arrivée à 17h30 – 33 Km, 8h00 de marche pause comprise.
Province de Lugo, communauté autonome de Galice, Espagne.

Dieu que le ciel est resplendissant ce matin en quittant l’albergue de si bonne heure. La voute céleste malgré les nuages éclairait les rues piétonnières de la vieille ville de Lugo, à peine levée. Cela donnait l’impression d’être dans un décor de studio, illuminé de tous ces spots aux couleurs irisées, allant du rose au violet en passant par le mauve. Lugo ressemblait à une aquarelle, une magnifique carte postale. Voilà une journée qui promet d’être encore plus belle que celle d’hier ou d’avant-hier. Finalement je ne saurais pas dire quelle aura été ma plus belle journée, tant elles furent toutes différentes les unes des autres. Même mon hospitalisation le mois dernier à Portugalete a eu son importance. Elle m’a permis de repenser mon chemin, décidant de mettre les bouchées doubles pour ne plus m’arrêter jusqu’à la fin, même si le dernier tiers est réputé pour être la partie la plus difficile.

Dès notre départ je laissais mes compagnons de route me devancer, espérant les retrouver ce soir à As Seixas, petit bled posé entre deux montagnes en pleine campagne. Cela ne faisait aucun doute, ce petit bourg et son refuge ne laissait aucune autre alternative avant de retrouver le camino Francés à la prochaine étape d’Arzua. Je devais attendre l’ouverture du magasin informatique à 9h et acheter trois clés USB qui feront largement l’affaire jusqu’à mon retour à Paris. Je me sentirais beaucoup mieux après me les être procurées, à deux doigts de la fin de cette très belle aventure mise en boite à jamais.

Incroyable la légèreté que j’éprouve depuis peu, je marche comme je respire. J’ai la sensation d’un chemin n’ayant plus de secret pour moi, en parfaite adéquation avec tout ce qui m’entoure, en totale symbiose avec la nature. Le Camino m’aura permis de me retrouver, d’être en phase avec moi-même, avec un grain de folie mais la tête sur les épaules. Apprendre à se familiariser avec les choses simples de la vie, se contenter du strict minimum, partir de rien, c’est là que vous vous rendez compte que tout est bénef, tout est accessible, tout est à gagner...

Chaque chose en son temps... Je ne fais plus de différence entre une montée ou une descente, je prends le chemin tel qu’il me vient, tel qu’il s’offre à moi. Tout me parait naturel, facile et il y’a bien longtemps que je ne souffre plus de rien. Je ne sens même plus le poids de mon sac à dos après une longue journée de marche.

Ça ne tient à rien, l’idée me titille de refaire une étape de cinquante kilomètres avant la fin. Mais faisons plutôt durer le plaisir, les mains dans les poches, finger in the nose…

Ultreia.

Toutes les images, vidéos et montages ont été effectués à parti
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