Le directeur général de Spotify en France et au Bénélux, Bruno Crolot, a répondu aux questions de l'émission « L'Invité des Echos. » Interview réalisée par Olivier Harmant.

« Nous reversons globalement 70% de nos revenus aux labels et aux éditeurs, charge à eux ensuite de les répartir - selon les contrats qu'ils ont - avec les artistes et les différents ayants droits », indique Bruno Crolot, questionné sur la rémunération des artistes via la plate-forme d'écoute de musiques en ligne qui revendique 140 millions d'utilisateurs dans le monde, dont 60 millions d'abonnés payants. Il confirme également que les revenus sont également versés « au prorata des parts de marché des différentes labels. Et ensuite, eux (les) reversent à leurs artistes en fonction des données que nous leur fournissons sur les nombres de streams. »

Lors de l'émission, Bruno Crolot révèle également la stratégie de Spotify pour faire émerger de nouveaux artistes. La firme suédoise qui récolte des millions de données à partir des écoutes de ses utilisateurs mise notamment sur les playlists. « Nous avons des outils qui permettent de détecter plus vite et plus facilement », explique le directeur général, qui tient à rappeler toutefois que « le streaming n'est pas le seul outil pour découvrir des artistes. Mais c'est un moyen de développer beaucoup plus vite une visibilité, une audience et une notoriété. C'est plutôt un accélérateur appuyé sur de la data, donc très concret. »

Par ailleurs, Bruno Crolot revient aussi sur la récente création d'un lobby à Bruxelles regroupant différents acteurs européens du streaming (Spotify, Deezer, Qobuz, SoundCloud...) dont l'objectif est de défendre les intérêts de la filière auprès des pouvoirs publics.