En Belgique, le spleen des militaires

  • il y a 7 ans
Les soldats belges ont le moral en berne. La faute aux patrouilles de rues et aux interminables factions devant les bâtiments stratégiques. Depuis deux ans et demi, l’opération “Homeland” les mobilise massivement. Ils sont actuellement autour de 1.200 et sont devenus des cibles ambulantes, comme l’a montré une agression au couteau fin août. Cette lassitude ambiante, le chef de l’Armée de terre l’admet.

Général-major Marc Thys, chef de la composante Terre de l’Armée
“Je suis certain que cet ennui, comme vous l’appelez, le fait aussi qu’ils voient ce que fait déjà la police et qu’ils soient loin de chez eux six mois de l’année, cela a certainement un effet sur ce que nous appelons l’attrition”, reconnaît le Général-major Marc Thys.

L’attrition, ce n’est ni plus ni moins que le fait de quitter l’armée au terme de la période d’engagement. Or une loi a été mise en avant pour revoir cette période à la hausse. Les soldats sont priés de servir trois ans au moins après leurs deux ans de formation. Les explications de Boris Morenville, représentant du syndicat SLFP Défense :

“Cette loi existe depuis 2007 mais elle est mise en application depuis octobre 2016, depuis que l‘état-major a jugé nécessaire de fermer le robinet des départs pour pouvoir garder du personnel en son sein.”

D’après une enquête interne datant de décembre dernier, 45% des militaires envisageraient de partir.

“Par rapport à mon départ de la défense, oui, c’est clair qu’actuellement je compte les jours, confie un militaire qui a voulu garder l’anonymat. Je ne vais pas jusqu‘à mettre une croix dans le calendrier pour les compter réellement, mais oui, je compte les jours.”

Six mois, c’est en moyenne la durée de leur détachement pour les patrouilles de rue. C’est autant de moins sur le terrain, à se former, à participer à des exercices ou à des missions à l‘étranger. Et avec un niveau d’alerte toujours à 3 sur une échelle de 4, “Homeland” est programmé jusqu’en 2020.

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