Paléontologie et néodarwinisme

  • il y a 7 ans
Le néodarwinisme du XXe siècle bouleverse la pensée biologique. A côté de la génétique, la paléontologie y trouve toute sa place quitte à traverser diverses crises.

Dans les années 1930-1940 s’édifie le cadre conceptuel de la biologie moderne, la « synthèse moderne » ou « théorie synthétique de l’évolution » ou encore « néodarwinisme ». La paléontologie y a sa place grâce au paléomammalogiste George Gaylord Simpson et a pour objet d’éclairer le tempo de l’évolution dans la dimension chronologique. Dans la pratique, les paléontologues vont se diviser en constructeurs d’arbres phylogénétiques (en perte de vitesse) et en constructeurs de lignées phylétiques (à la suite de Charles Depéret). Le fond du conflit doit beaucoup à la difficulté de cerner le « fait » paléontologique, une forme de persistance du débat entre sciences positive et spéculative de la fin du XIXe siècle. Les interprétations contradictoires culminent en 1972 quand Eldredge et Gould proposent le modèle des « équilibres ponctués » et réintègrent la paléontologie dans l’orthodoxie néodarwinienne tout en initiant une polémique nourrie d’agressivité et d’incompréhensions.

Par Pascal Tassy
Paléontologue, Professeur émérite
Muséum national d'Histoire naturelle

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