Alep : interview avec un porte-parole des Nations Unies
  • il y a 7 ans
Alors que de nombreux civils restent piégés à Alep, un porte-parole des Nations Unies répond à nos questions sur les exécutions dont des dizaines de personnes auraient été victimes.

Nial O’Reilly, Euronews :
“La situation empire d’heure en heure pour les civils pris au piège à Alep. Jens Laerke, vous êtes le porte-parole du bureau de la coordination des affaires humanitaires des Nations Unies à Genève. Vous avez décrit la situation à Alep comme un “effondrement total de l’humanité”. Les forces pro-gouvernementales auraient tué plus de 80 personnes. Est-ce que les Nations Unies savent quelles factions ont été impliquées et dans quelles circonstances ?”

Jens Laerke :
“Nous ne savons pas exactement. Nous avons reçu de la part de multiples sources présentes dans la zone ces informations horribles – qui d’après nous ont une part de vérité – évoquant des exécutions de civils dans plusieurs quartiers. Notre préoccupation majeure actuellement, c’est le sort des milliers de personnes qui sont toujours dans ce qu’il reste de l’est d’Alep assiégé. Nous appelons urgemment toutes les parties à leur permettre – car ce sont des civils – de fuir cette zone.”

Euronews :
“On parle d’exécutions commises par les forces pro-gouvernementales. Mais est-ce que vous avez des informations sur des atrocités commises des deux côtés, par les rebelles également ?”

Jens Laerke :
“Nous avons effectivement reçu au cours de la semaine écoulée des informations sur des violations du droit humanitaire par toutes les parties dans le conflit, les civils devant être épargnés par les combats, ce qui n’est pas le cas. Il y a aussi eu des informations sur des violations des droits de l’Homme des deux côtés. Nous en appelons donc à tout le monde.”

Euronews :
“Qu’avez-vous dit au gouvernement syrien sur sa responsabilité ?”

Jens Laerke :
“Nous avons constamment, quotidiennement, plaidé, préconisé, exhorté, crié même à chacun de lever le siège sur Alep-est, comme nous demandons la levée des sièges à travers toute la Syrie. Donc nous faisons ces demandes avec insistance, mais c’est tout ce que nous pouvons faire.”

Euronews :
“Que savez-vous sur les civils qui auraient disparu dans les zones récemment reprises par les forces gouvernementales syriennes ?”

Jens Laerke :
“Nous avons eu des informations très inquiétantes concernant des disparitions d’hommes, des hommes en âge de combattre apparemment. Leurs familles ont déclaré qu’ils avaient disparu après avoir fui. Nous avons évidemment exprimé notre profonde préoccupation. Il y a des antécédents de détentions arbitraires et de tortures en Syrie et nous sommes bien sûr extrêmement inquiets quand nous recevons des informations comme celles-là.”

Euronews :
“Cela rappelle ce qui s’est passé à Srebrenica, notamment l’inaction de la communauté internationale. Est-on face à un nouveau Srebrenica ?”

Jens Laerke :
“Il est presque impossible de comparer ces deux situations extrêmes. Elles sont extrêmes mais ce ne serait pas juste de l
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