Une vie brulée - Hérat - Afghanistan - extrait

  • il y a 7 ans
Hérat, la grande ville de l'ouest de l'Afghanistan, détient depuis la chute des talibans, en octobre 2001, un triste record. C'est ici, dans cette grande ville en reconstruction et économiquement stable que de jeunes Afghanes choisissent en plus grand nombre de se suicider par le feu. Des immolations en série comme une contagion dont on peine à trouver l'explication. On estime à trois cents le nombre de femmes à s'être immolées à l'aide d'un réchaud rempli de pétrole et d'allumettes. Beaucoup plus, selon les ONG surplace qui pensent que de nombreux cas, en particulier dans les villages, restent méconnus. Le suicide est un tabou. Les familles préfèrent voir agoniser leur fille à la maison plutôt que de révéler publiquement un suicide en amenant la jeune brûlée à l'hôpital. Avril 2004. L'hôpital public est l'unique centre de soins d'une région qui compte près de deux millions d'habitants. Dépassées par le nombre des immolations, les autorités ont crée en hâte une unité pour grands brûlés. Sans moyen et sans espace, c'est au fond d'un large couloir, dans une chaleur étouffante l'été et un froid insupportable l'hiver que sont soignées les jeunes brûlées. Lorsque nous arrivons à l'hôpital, une vingtaine de jeunes femmes se font soigner pour des brûlures plus ou moins graves. Plus ou moins volontaires. La majorité préfère parler d'un simple accident domestique. Mais les médecins savent bien qu'une femme brûlée sur tout le corps ne peut qu'avoir tenté de s'immoler. Trois jeunes femmes acceptent de parler.
Condemned to silence, with no outlet for their anger or frustration - many young Afghan girls would rather die by self-immolation than face the choice between life in a forced and loveless marriage or life of extreme poverty. In the populous Afghan city of Herat, one hundred and fifty girls try to burn themselves to death every year. The trend is catching on, and the number of suicides by self-immolation among young women is on the rise in Afghanistan. The official figure may be 150, but NGOs in the region contend that the majority of cases occuring in the villages go unreported. Self-immolation carries a heavy taboo, and families are reluctant to take survivors to hospitals for treatment. "The girls left to die in their villages without medical care," says Dr. Azizi, the only doctor in the Herat hospital to work with burn victims. Furthermore, with nothing left to live for, many of those who fail to die the first time do not hesitate to make a second attempt.

Recommandée