Créer du lien entre agriculteurs avec les fermes DEPHY

  • il y a 7 ans
Viticultrice dans le Var, Fanny Marchal est engagée dans le réseau des fermes DEPHY depuis deux ans. En partageant ses techniques de culture économes en produits phytopharmaceutiques, elle espère faire des vignerons de Côtes de Provence une communauté soudée.

Le hasard fait bien les choses. Des parents qui investissent dans une jolie maison plantée au milieu d’un vignoble, un viticulteur prêt pour la retraite ravi de céder ses terres. Et voilà Fanny Marchal, fraîchement diplômée d’une école d’ingénieur en agriculture, à la tête d’un vignoble de huit hectares. S’il est vrai qu’elle apprend le métier sur le tas, le reste de l’histoire, lui, ne doit rien au hasard.

Il y a trois ans, Fanny Marchal opère la conversion biologique de son vignoble. Sur son exploitation, elle met un point d’honneur à ne jamais utiliser d’insecticides et depuis qu’elle a cessé le désherbage chimique, elle a diminué de 50%ses doses de produits phytopharmaceutiques.

« L’ancien propriétaire du vignoble qui m’a formé utilisait abondamment les pesticides, » confie la jeune agricultrice. « J’ai choisi de prendre le contrepied de ses techniques, pour des raisons économiques et pour ma santé, surtout. Lors de l’application, c’est beaucoup plus confortable de manipuler des produits non chimiques. »

Alors quand en 2010, Mathieu Combier, technicien de la Chambre d’Agriculture, lui propose d’intégrer le réseau des fermes DEPHY, rien ne paraît plus naturel à Fanny Marchal. Elle explique : « Être une ferme pilote pour démontrer et expérimenter des techniques peu gourmandes en produits phytos, c’était dans la continuité de ma démarche. »

Plusieurs fois par an, les viticulteurs de la région sont donc conviés sur son exploitation afin de constater les bénéfices de ces techniques. En février prochain, ils viendront tester l’outil intercep en possession de Fanny Marchal, qui permet notamment de désherber mécaniquement la bande de terre située sous le rang des vignes. Une formation au pulvérisateur est également prévue, sous le regard expert de Mathieu Combier.

Une démarche qui selon l’agricultrice, peut contribuer à tisser du lien dans une profession où règne souvent le chacun pour soi. « Je trouve qu’il y a un individualisme incroyable dans les vignes de la région, » déplore-t-elle. « Ce réseau permet certainement d’intéresser un bon nombre de viticulteurs et d’échanger des conseils de production. Les petites exploitations, appartenant à la nouvelle génération, sont aujourd’hui prêtes à se remettre en question. »

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