Match des Diables

C'est ce qui s'appelle jouer avec les nerfs des supporters. Les 2.500 fans des Diables qui avaient fait le déplacement jusqu'au Brésil pour encourager les hommes de Marc Wilmots seront passés par toutes les couleurs de l'arc-en-ciel. Avec tout d'abord une première mi-temps calamiteuse (où on s'est retrouvé mené rapidement) et une ambiance qui est retombée aussi vite qu'un soufflé mal cuit. Autant dire qu'avant d'entamer la deuxième partie du match, l'état d'esprit était plutôt à la morosité. " Se déplacer jusqu'au Brésil pour voir ça, c'est une honte ", se lamentait à juste titre Myriam de Virton. Heureusement, la seconde mi-temps, après plusieurs changements judicieux de Wilmots, a pris une tout autre tournure, les Diables faisant le siège du rectangle algérien. Et là, la température est remontée rapidement dans le camp des supporters. A la septantième minute, lorsque Fellaini a marqué le but de la délivrance, l'explosion de joie a été à la hauteur de l'angoisse qui avait fini par gagner les fans. Et lorsque Mertens a offert le but de la victoire 10 minutes plus tard, là c'était carrément la folie, chacun embrasant son voisin et exultant comme si on était déjà en finale. Alors qu'un quart d'heure plus tôt les supporters algériens scandaient « One, two, three, Viva Algérie », c'était au tour des Belges de leur répondre d'un cinglant (mais amical, si, si) « One, two, three, l'Algerie c'est fini ». La fête s'est poursuivie ensuite aux abords du stade et dans les cars reconduisant les fans à leur hôtel. Avec la surprise de rentrer à Belo Horizonte qui ressemblait à une ville morte. Et pour cause, tous les habitants étaient chez eux ou dans les bars pour regarder le match du Brésil qui se jouait après celui des Belges. Hormis d'imposantes forces militaires présentes pour canaliser des manifs anti-Mondial, on ne croisait pas un chat dans les rues. Finalement, les Brésiliens n'ayant pas fait mieux qu'un nul, ce sont les supporters noir-jaune-rouge qui ont mis le plus d'ambiance dans de la troisième ville du pays durant la soirée, se payant au passage un joli succès auprès des Brésiliennes... Rendez-vous désormais dimanche à Rio face à la Russie !

Nos envoyés spéciaux au Brésil, Frédéric Seront et Fred Guerdin