Le japonais Junichi Fukuda est l'heureux propriétaire du petit Momotan, un carlin noir. Ce chien à une particularité tout comme les autres chiots présentés rapidement ensuite : ce sont des clones. Durant 16 ans Mr Fukuda a vécu avec un autre carlin nommé Momoko avec qui il a partagé les bons mais surtout les mauvais moments, comme son divorce difficile. Ce dernier est mort récemment et il s'est tourné vers la société de bio-technologie sud-coréenne Sooam, basée à Séoul. Ils peuvent cloner n'importe quelle race de chien, peu importe leurs caractéristiques. Néanmoins, il faut 100 000$ pour cloner son chien. Autre condition, l'animal canin doit être vivant ou décédé depuis moins de cinq jours. Si le chien est mort il ne faut pas le mettre dans le congélateur mais l'envelopper entièrement dans une serviette de bain humide et le placer dans le réfrigérateur, pour un maintien au froid. Pour permettre à l'entreprise de bio-technologie de cloner l'animal il lui faut un bout de peau et de chair. Pour se faire, il faut aller chez son vétérinaire réaliser une biopsie (prise d'un échantillon). L'étape suivante est l'envoi à Sooam de cet échantillon maintenu au frais. L'entreprise commence alors son travail de clonage.
Les étapes qui s'en suivent sont nombreuses et techniques. Premièrement, il faut stériliser le bout de chair et le couper en petits morceaux, puis les traiter avec un réactif, ce qui chimiquement va dissocier les cellules du tissu. Ensuite, les échantillons sont placés dans une centrifuge pour collecter les cellules et les transférer dans une boîte de pétri. Une ou deux semaines plus tard, Sooam a les cellules nécessaires pour le processus de clonage. La société de bio-technologie va alors dans un laboratoire fournissant des animaux pour trouver un donneur d’œufs (mâle) et une mère de substitut. Le premier est emmené dans une salle d'opération pour collecter ses œufs. À l'aide d'un microscope les scientifiques enlèvent l'ADN de ces derniers, créant des œufs génétiquement vides. Ainsi, ils peuvent injecter à l'intérieur les cellules provenant de la biopsie du chien qu'ils doivent cloner. Contrairement au processus normal de reproduction nécessitant du sperme, il est ici remplacé par deux choses : les cellules du chien d'origine et une série de petits chocs électriques, grâce à une machine appelée le manipulateur électrique de cellules. Cette machine active et fusionne ensemble les membranes de l’œuf et des cellules, créant un embryon. Après juste une minute, Sooam a tout un tas d'embryons du chien cloné avec lequel il peut travailler. La deuxième opération, cette fois-ci sur la mère de substitut, peut commencer. Quinze embryons clonés sont injectés dans son utérus. Trente jours plus tard, la société de bio-technologie est capable de vérifier si elle est tomber enceinte, ce qui n'est le cas que 40% du temps. Si ça échoue, ils regardent ce qui a été mal fait et répète le processus avec une mère de substitut différente. Quand l'opération est un succès, il faut attendre trente jours de plus pour l'accouchement. Quand le chiot cloné est finalement né, Sooam prend soin de lui jusqu'à l'arrivée du client pour qu'il le ramène chez lui ou un employé de la société l'amène jusqu'à chez le client.
Au vue de toutes les manipulations et les problème d'éthiques, il est facile de se rendre compte que cette technologie est controversée. Mais pour Mr Fukuda, il n'a pas eu d'hésitation dans sa décision de ramener son chien, peu importe le prix. Même si l'animal ressemble exactement au canin d'origine, sa personnalité sera conditionné par l'environnement dans lequel il sera élevé. Autrement dit, un chiot cloné peut ne pas être comme le chien d'origine.