Les Tunisiens aux urnes pour le second tour d'une présidentielle historique

Dernière étape d'une élection historique en Tunisie. Plus de 5 millions de personnes sont appelés aux urnes ce dimanche pour le second tour de la présidentielle. Les Tunisiens doivent départager Béji Caïd Essebsi, arrivé en tête au premier tour avec 39,4% des suffrages et Moncef Marzouki, qui avait récolté 33,4% des voix le 23 novembre.
Âgé de 88 ans, le premier a été ministre d'Habib Bourguiba. Son parti laïque, Nidaa Tounès, est arrivé en tête des élections législatives du mois d'octobre. Mais ses adversaires l'accusent d'être une figure des régimes du passé. Quant au second candidat, à 69 ans, il se voit reproché son alliance avec les islamistes d'Ennahda. Alliance qui lui a permis d'être élu président de transition il y a trois ans. La formation islamiste, deuxième des législatives, a choisi pour sa part de ne pas présenter de candidat à la présidentielle et n'a donné aucune consigne de vote.
Ce scrutin est crucial puisqu'il est la dernière étape de l'instauration d'un régime démocratique, près de quatre ans après le renversement de Ben Ali en janvier 2011. La Tunisie fait figure d'exception parmi les pays du printemps arabe, puisqu'elle a réussi pour l'instant à mener sa transition sans troubles majeurs.
Des événements sporadiques viennent tout de même assombrir le tableau. Encore cette nuit, l'armée tunisienne a tué un homme et en a arrêté trois autres. Ils tentaient d'attaquer des militaires gardant une école de la région de Kairouan. Du matériel électoral pour la présidentielle y était stocké.