Philippe Julien PSA Citroen Aulnay suite

  • il y a 17 ans
Plutôt que de céder sur une augmentation de salaires qu'elle aurait dû étendre à tout le groupe, la direction a préféré perdre plus de 20 000 voitures durant ces six semaines de grève, soit près de 300 millions d'euros de chiffre d'affaires. Il est vrai que l'argent n'est pas son problème, le groupe n'en a jamais eu autant. Pourtant, lors de grèves chez les sous-traitants (Lajous à Compiègne, Lear, Faurecia), il avait incité les patrons de ces sous-traitants à céder rapidement quelque 40 euros sur les salaires, pour essayer d'isoler ceux d'Aulnay.

Dans ce bras de fer, PSA a cherché à faire payer le plus cher possible le courage des grévistes et la cohésion qu'ils ont créées lors de ces semaines de lutte. La direction voudrait bien vaincre une combativité dont elle sait bien qu'elle sera un frein à l'exploitation. D'autant qu'elle sait que, si les grévistes sont restés minoritaires, leurs revendications étaient partagées par tous, à Aulnay comme ailleurs dans le groupe et chez les sous-traitants.

Cette cohésion, les grévistes ont continué à la construire durant toute la dernière semaine au travers de leurs actions, décidées démocratiquement lors des réunions du comité de grève et des assemblées et menées jusqu'au bout. Deux manifestations ont cherché à populariser les revendications et à rencontrer d'autres travailleurs en lutte : ceux de la plate-forme de l'aéroport de Roissy en lutte contre la répression syndicale et des suppressions d'emplois, ainsi que ceux de la SITA (ramassage des poubelles) ou de Clear Channel (chargés de l'affichage électoral) en lutte pour les salaires

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